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Ile de la Colombière : la sterne de Dougall

L'îlot de la Colombière, un nouveau site de nidification

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Jusqu'en 2006, l'île aux Dames, un tumulus de sable et de granit de 0,5 ha située dans la baie de Morlaix (Côtes-d'Armor), constituait le site principal de nidification de la Sterne de Dougall en Bretagne (avec en moyenne 80 couples annuellement). Avec six autres îlots, elle est incluse dans une réserve ornithologique créée en 1962 et gérée par la SEPNB-Bretagne Vivante (Société pour l'étude et la protection de la nature en Bretagne). http://www.bretagne-vivante.org/


Mais au printemps 2006, perturbés par des prédateurs (rat surmulot ? vison d'Amérique ?), de 20 à 25 couples se sont installés sur l'îlot de la Colombière près de Saint-Jacut-de-la-Mer (Côtes-d'Armor). Serge Dupoux, responsable du site web http://saint-jacut.mer.babaorum.info/index.php, précise lui que l'espèce serait connue sur l'île depuis 20 ans!


La Colombière est un rocher d'une surface de 0,21 ha, propriété du Conseil Général. Un arrêté de protection du biotope a été signé le 01/08/1985 et l'accès, le mouillage, la baignade et la plongée y sont interdits du 15/04 au 30/08. C'est également une réserve de chasse du domaine public maritime et un site classé. Outre la Sterne de Dougall, on y trouve des couples de Sternes caugeks (Sterna sandvicensis), pierregarins (S. hirundo) et d'Huîtrier-pies (Haematopus haematopus).

 

Vidéo :

 


 

Précisions sur la localisation

Numéro INSEE de la commune : 22302

Aire d'étude : Communes littorales des Côtes-d'Armor

Canton : Ploubalay

Milieu d'implantation : isolé

Latitude : 48.5725065

Longitude : -2.2066901

Eléments de description

Matériau(x) du gros-oeuvre et mise en oeuvre : granite ; moellon

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Commentaire descriptif :

L'îlot de la Colombière a une forme oblongue avec une orientation Nord-Sud. Elle est aménagée sur sa côte Sud avec un quai très rustique en pierre de taille, sur une longueur d'un vingtaine de mètres environ, qui permettait l'accès aux bateaux de charge. Le front de taille principal est situé au Sud de l'îlot. Les bâtiments servant d'hébergement et de forge aux carriers sont situés au sommet de l'île. Cet édifice occupe une surface totale intérieure au sol de 45 mètres carrés (9 m x 5 m), avec une terrasse orientée au Sud de 5 m de longueur sur 3 m de largeur. La hauteur de l'édifice est de 8 mètres. Le bâtiment est en partie en ruines, cependant les murs sont encore debout, avec néanmoins des éboulements et des pierres déchaussées ou complètement enlevées : le pignon Sud-Ouest est en mauvais état (pierres déchaussées ou absentes) ainsi que le pignon Nord-Est (démoli en partie à la base) et le pignon Nord (percée). La façade Sud dispose encore de ses ouvertures : 2 fenêtres (110 cm x 60 cm) et une porte d'entrée (210 cm x 96 cm), avec un entourage en pierre de taille. Le bâtiment n'a plus de couverture et de charpente. Il est divisé par un mur de refend en 2 parties, l'une réservée au logement des carriers (avec une ouverture pour un passe-plat) et l'autre partie à la forge (avec une cheminée).

Technique du décor des immeubles par nature : maçonnerie

Etat de conservation : désaffecté ; vestiges ; inégal suivant les parties ; menacé

Eléments d'historique

Datation(s) principale(s) : 17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle ; 3e quart 20e siècle

Commentaire historique :

L'îlot de la Colombière, située à l'ouest des Ebihens et de la presqu'île de Saint-Jacut a été exploitée comme carrière entre le 17ème siècle et le 19ème siècle. Son granite bleu a servi pour construire en grande partie la tour des Ebihens, de 1694 à 1697, sous la direction du commanditaire, le sieur de Pontbriand. En 1705, les moines de l'abbaye, propriétaires de l'île, la baillent pendant 50 ans au sieur d'Atour, entrepreneur et architecte de la ville de Saint-Malo, pour y construire les remparts (la Porte Saint-Vincent). La digue de la Banche et celle des Moines furent aussi consolidées grâce à cette carrière, qui continua d'être exploitée par les Malouins jusqu'à la Révolution française.
Le 26 avril 1891, l'île fut vendue comme bien national à un négociant malouin, Michel Marion ; cependant l'exploitation devait diminuer et péricliter en 1836 selon Habasque.
On retrouve trace de son exploitation à la fin du 19ème siècle : elle appartenait à la famille Batas depuis 1831, puis fut vendue aux enchères en 1882, et rachetée par une partie des héritiers, qui fondèrent en 1889 la société "Batas Frères", dont l'unique objet était l'exploitation du granite de l'îlot de la Colombière.
Les blocs de granite brut étaient entreposés devant la cabane et la forge, situées sur l'île, avant d'être transportés en bateau jusqu'à St-Malo, pour y être taillés. Les bateaux avaient pour noms : "Coucou" et "Marie-Madeleine". Après 5 années d'activité, la société fut dissoute. Seul, Louis Batas conserva le bateau le "Coucou", la chèvre ou treuil pour lever les pierres, le matériel d'extraction et les bâtiments sur l'île. Il poursuivit l'exploitation jusqu'en 1909. Puis l'île fut abandonnée, les bâtiments étaient en ruines lorsque l'Etat se réappropria ce bien et classa l'île au titre des espaces naturels pittoresques le 26 mars 1958 avant de la vendre aux enchères cette même année. Après un changement de propriétaire en 1958, l'île retourna au Domaine Public Maritime en 1984 et fut acquise par le Conseil Général des Côtes d'Armor, dans le cadre de sa politiques des "espaces remarquables" et des "périmètres sensibles". Elle devint plus tard "réserve naturelle" pour les sternes (en particulier pour la sterne Pierregarin, la sterne Dougall et la sterne Caujec), qui viennent régulièrement y nicher. L'île est gérée aujourd'hui par la SEPNB depuis 1966.
Les fronts de taille de la carrière sont encore visibles sur la façade Ouest et Est de l'îlot. Les bâtiments en ruines, peuvent cependant être sauvegardés et mériteraient une première consolidation au niveau des murs, avant d'opérer éventuellement une restauration de l'ensemble. L'association locale des "Amis du Vieux Saint-Jacut" participe à l'entretien et aux réparations des bâtiments, actuellement non protégés.

Statut juridique

Statut de la propriété : propriété du département

Intérêt et protection

Intérêt de l'oeuvre : à signaler

Nature de la protection MH : édifice non protégé MH

Observations :

La carrière de la Colombière, le quai et les bâtiments méritent d'être étudiés, signalés et sauvegardés comme témoignage d'un patrimoine industriel maritime. Une association locale souhaite restaurer les bâtiments des carriers avec l'aide du Département.


Date de dernière mise à jour : 05/07/2021